Radios associatives, une exécution annoncée !

Le Projet de Loi de Finances 2026 prévoit une réduction de 16 millions d’euros du Fonds de Soutien à l’Expression Radiophonique Locale (FSER), ramenant son enveloppe de 35 à 19 millions d’euros, soit une baisse de 44 % par rapport à 2025.

C’est une nouvelle attaque frontale contre les radios associatives : plus de la moitié d’entre elles pourraient disparaître, et près de 80 % des emplois du secteur seraient menacés.

Le secteur radiophonique n’est pas le seul concerné. Avec une baisse de 59 % du budget de l’Économie Sociale et Solidaire et 26 % pour la jeunesse et la vie associative, c’est toute l’activité non lucrative qui est concernée. Rendant encore plus pertinente l’alerte « ça ne tient plus ! » lancée par le Mouvement Associatif le 11 octobre, mobilisation à laquelle la FRANF et ses radios adhérentes ont pris part.

Dans ce contexte budgétaire compliqué, ce choix n’est pas qu’économique, il est surtout politique.
Les radios associatives sont un contrepoids indispensable à la concentration des médias menée par de grands groupes industriels qui, dans une logique économique et une stratégie de pouvoir, se partagent l’espace médiatique.

Les radios associatives exposent toutes les formes de culture, elles permettent l’expression des citoyens, elles garantissent la diversité des opinions, elles mettent en lumière sur les ondes les acteurs locaux : élus, associations, initiatives citoyennes …
Elles se mettent au service d’éducateurs, de travailleurs sociaux, d’enseignants, d’artistes pour travailler, avec eux, les champs de l’éducation aux médias et à l’information, de l’insertion, de la création et contre toutes formes de discriminations.
En plus de 40 ans d’existence, nos radios ont appris à agir avec sobriété, ingéniosité, dévouement et professionnalisme ; elles ont mis leurs outils au service des territoires et du lien social.

Le Fonds de Soutien à l’Expression Radiophonique Locale ne finance pas à lui seul les radios associatives mais avec l’apport de 40 à 60% de leur budget, il en structure l’économie.
Les aides du FSER ne sont accordées qu’après un examen scrupuleux des dossiers de demande dans lesquels chaque radio rend compte de son investissement au service de la communication sociale de proximité. Le FSER constitue un socle sur lequel se développe l’économie globale des radios associatives. Si ce socle est détruit, tout s’effondre.

La Fédération des Radios Associatives du Nord de la France s’engage au côté des organisations nationales des radios associatives avec pour objectif d’obtenir une enveloppe FSER 2026 au moins égale à celle de 2025. Ce qui, vu l’augmentation du nombre de services radiophoniques, sera déjà synonyme de baisse.

La Fédération appelle tous ses partenaires, élus de proximité, auditeurs, à se manifester auprès des services du Premier ministre, de Bercy et du Ministère de la Culture, pour exiger que soient donnés à la liberté d’expression les moyens nécessaires. La liberté d’expression est un bien public qui ne doit pas être confisquée par la puissance marchande.

Article 11 de la déclaration des droits de l’homme et du citoyen :
« La libre communication des pensées et des opinions est un des droits les plus précieux de l’homme ; tout citoyen peut donc parler, écrire, imprimer librement, sauf à répondre de l’abus de cette liberté dans les cas déterminés par la loi. »

Pour le Bureau de la FRANF : Hervé Dujardin – Président.

Contact mail : hervedujardin62@gmail.com

Contact téléphonique : 06 81 29 35 96